Institut Culturel
Bernard Magrez
En 2010, l’homme d’affaire fonde sa « Fondation Bernard Magrez » puis en 2011 « l’Institut Culturel Bernard Magrez » pour le mécénat artistique.
L’Institut Culturel Bernard Magrez est un lieu d’exposition à Bordeaux qui prend place dans le Château Labottière.
Le Château Labottière tient son nom de ses commanditaires Antoine et Jacques Labottière. Ces deux frères, imprimeurs et éditeurs bordelais du XVIIIème siècle font construire en 1773, cet hôtel particulier de type néoclassique.
Acquis par Bernard Magrez il y a une vingtaine d’années, le Château a été restauré au printemps 2011 pour accueillir l’Institut Culturel Bernard Magrez, ses expositions d’art contemporain, concerts de musique classique et conférences de haute volée.
L‘Institut Culturel
Bernard Magrez : mécénat artistique
Constitué sous la forme d’un fond de dotation, l’Institut Culturel Bernard Magrez est une initiative privée de mécénat artistique.
L’Institut Culturel Bernard Magrez veut être une passerelle entre tradition et innovation, autant qu’une plateforme d’échanges où chacun pourra vivre une expérience culturelle singulière.
Pour ce lieu, le choix de Bernard Magrez s’est porté sur des artistes contemporains, non seulement par goût personnel mais également par sa conscience de la difficulté d’être reconnu dans l’effervescence du monde artistique contemporain.
Il s’agit aussi de contribuer de manière singulière et citoyenne au territoire, qu’il soit régional, national et international, au sein duquel l’Institut Culturel Bernard Magrez s’est inscrit.
Cette initiative est portée par la volonté et l’envie d’un homme de partager son amour pour l’art et les artistes. L’Institut Culturel Bernard Magrez crée ainsi un nouvel espace original de diffusion culturelle, de rencontre, d’échange et de création, et participe d’une volonté de rendre l’art actuel plus accessible pour mieux le comprendre et mieux le ressentir dans un écrin fait de plaisir et de recueillement.
Le quatuor
du Château Pape Clément
La Fondation Bernard Magrez, dans sa mission qui consiste entre autre à aider des artistes qu’elle considère être parmi les métiers les plus difficiles, a sélectionné quatre musiciens déjà expérimentés mais dont le talent leur assurait un avenir exemplaire, et leur a confié à chacun des instruments réputés « Trésors Mondiaux » dont elle a fait l’acquisition.
- Un violon Stradivarius qu’Antonio Stradivarius a conçu en 1713 qui est considéré comme sa période d’or. Il a été confié à Nicolas Dautricourt.
- Un violoncelle de Ferdinando Gagliano de 1788, le luthier considéré comme numéro 1 dans la production de violoncelle. Celui-ci a été confié à François Salque.
- Un alto Cassini de 1660 qui a été confié à Lise Berthaud.
- Un violon Nicolas Lupot construit en 1795, il a été confié à Guillaume Chilemme.
Le Château Pape Clément est le seul mécène dans le monde à être propriétaire de quatre instruments réputés « trésors mondiaux ».
- Nicolas Dautricourt
- François Salque
- Guillaume Chilemme
- Lise Berthaud
« Retracer le parcours du Stradivarius « Château Fombrauge » dont j’ai le privilège d’avoir l’usage, est une chose malheureusement impossible. Fabriqué en 1713 dans l’atelier de son Maître à Crémone, en Italie du Nord, ayant ensuite selon toute vraisemblance sillonné l’Europe au gré de ce qu’avaient pu lui imposer ses différents propriétaires et enfin, mis au repos pendant une assez longue période dans un atelier de lutherie londonien avant de devenir la propriété de Monsieur Magrez en 2010, il ne serait certainement pas illégitime d’interpréter cette dernière étape comme le point de départ d’une seconde vie, une renaissance, en quelque sorte.
Une renaissance physique, et un deuxième souffle artistique également, car quoi de plus tragique pour un instrument de musique que de se retrouver orphelin, comme ce fût son cas pendant de si nombreuses années ? Si je m’en tiens donc strictement à mon expérience personnelle avec cet instrument, notre rencontre a eu lieu en décembre 2013, grâce à l’initiative de Monsieur Magrez, qui était à ce moment-là à la recherche d’un violoniste qui « accepterait » de poursuivre sa carrière sur son Stradivarius ! J’insiste sur la formule, car elle m’a fait bondir !
Faudrait-il être assez fou pour décliner une telle invitation, me suis-je dit sur le moment, comme si la réponse n’allait pas de soi ! J’ai bien sûr répondu que j’étais transporté à l’idée d’une telle perspective, nous nous sommes ensuite rencontrés, Monsieur Magrez, Madame Daquin et moi-même, en présence de l’intéressé aux quatre cordes, et à l’issue de cet entretien l’on m’a fait savoir que j’étais l’heureux élu. »
François Salque est aujourd'hui reconnu comme l'un des musiciens les plus remarquables de sa génération. Sa profondeur musicale et son éclectisme en ont fait une personnalité incontournable du monde du violoncelle et de la musique de chambre. Diplômé de l'université de Yale et du Conservatoire de Paris, François Salque est très jeune primé dans les plus grands concours internationaux (Genève, Tchaikovsky, Munich, Rostropovitch, Rose...). « La sensibilité et la noblesse de son jeu » alliées à « un charisme et une virtuosité exceptionnelle » (Pierre Boulez) lui permet de remporter pas moins de 10 premiers prix et autant de prix spéciaux. Il compte parmi ses maîtres, Janos Starker, Paul Tortelier, Philippe Muller et Michel Strauss.
Ses concerts l'ont déjà mené dans plus de soixante pays et il s'est produit en soliste avec des formations telles que l'Orchestre de la Radio de Munich, l'Orchestre de la Suisse Romande, l'Orchestre de Monte-Carlo, l'Orchestre de Chambre de Moscou, la Camerata de Saint-Pétersbourg, le Baltic Chamber Orchestra ainsi que de nombreux orchestres français. Ses disques en soliste et en musique de chambre en compagnie de Vincent Peirani, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, Eric Le Sage ou Alexandre Tharaud, ont été largement acclamés par la presse (Diapasons d' Or de l'année, Chocs du Monde de la Musique, 10 de Répertoire, Citizen jazz, Prix de l'Académie Charles Cros, Chocs de Classica, Victoires de la Musique, Palme d'Or de la BBC ...). François Salque signe également sept disques remarqués avec le quatuor Ysaye dont il a été pendant cinq ans le violoncelliste. Son engagement pour la musique de notre temps lui ont valu de nombreuses dédicaces, notamment de Thierry Escaich, Bruno Mantovani, Karol Beffa, Krystof Maratka, Jean-François Zygel, Nicolas Bacri. Il est également à l'origine de plusieurs créations, mêlant inspirations contemporaines et musiques traditionnelles.
« Le violon fabriqué par le grand luthier français du 18eme siècle Nicolas Lupot et que j'ai le privilège de jouer depuis plusieurs mois, est l'un des plus beaux instruments qu'il m'a été donné de voir.
Mais au-delà de son esthétique exceptionnelle et hypnotique, cet instrument a radicalement amorcé un tournant dans mon approche du son.
En effet le hasard a voulu que durant les quinze dernières années, j'ai joué sur un instrument également français (du luthier Andrea Castagneri, appartenant à l'école des vieux Paris) fabriqué à peine 50 ans avant le violon de Lupot ; tout oppose ces deux violons, et notamment leur timbre et leur sonorité. Si le Castagneri possédait un son pur et clair, le timbre du Lupot est d'une profondeur et d'une générosité que j'avais rarement entendu. Les cordes graves produisent un son à la fois chaleureux et sombre se rapprochant presque d'une couleur d'alto, tandis que la corde de mi est large et brillante à la fois.
Cet instrument me donne la possibilité de façonner le son comme je n'avais jamais eu l'occasion de le faire avant.
Sa richesse sonore me permet d'étendre mes choix d’interprétation. »
« 1660 ! Plus vieux que J.S Bach ! J'ouvre ma boite et n'en reviens toujours pas qu'un tel alto ait traversé ce temps. C'est une merveilleuse aventure de changer d'instrument ; je commence à l'apprivoiser, à explorer toutes ses richesses de timbres; je dois m'adapter à sa forte personnalité et je le sens, lui aussi, réagir à mon jeu. Il a ce son naturellement très riche et profond qui m'inspire incroyablement. M. Magrez m'offre une chance incroyable en me prêtant cet Antonio Casini, celle d'être sur scène avec un compagnon idéal. »